Fatras

Le dictionnaire diffractif s'enrichit de quelques définitions. 

Les mots existent a priori, je n'ai pas vérifié, le but est justement de s'affranchir de leur sens, une possibilité plus facile à tenir avec des mots rares ou anciens par exemple...

En voici une.

Guildiverie , 1887. de Guil (guil, sens inconnu ) et de dive (dive, sens incertain ).

n.f. science étudiant la résistance des bandes de papier. Par extension, la bande de papier elle-même.

Ce mot d’origine inconnue apparut selon la légende après les déboires d’un industriel de la pâte à papier, Jean-Sébastien Sopalin, originaire du Comtat Venaissin, qui implanta ses usines à Ivry.

Le capitalisme industriel du XIXe siècle eut raison de lui, l’entreprise fut absorbée par Marc-Antoine Fernandes-Suitout à qui Sopalin céda ses parts avant de se retirer dans sa bonne ville d’Ivry.

C’est l’analogie sonore qui aurait donné guildiverie, aucune source sérieuse n’ayant jamais pu le confirmer.

 

- Le mot guildiverie fut utilisé essentiellement dans les milieux de la Haute Bourgeoisie industrielle à la fin du XIXe siècle. Le terme tomba cependant en désuétude au début du siècle suivant.

Ainsi à l’expression « Passez-moi la guildiverie, très chère » se substitua d’abord « Où donc avez-vous posé la guildiverie, choupette ? » qui fut remplacé peu après par « Il reste du sopa, Micheline ? » pour aboutir à « Raymonde, envoie le rouleau ! » - ( in Sociologie de la France au XXè siècle et autres histoires,1994, PUF).

 

additifs du 30/11

Nous remercions La Taulière de Sainté qui nous signale une forme locale non prévue par Fernandes-Suitout : 

Le salopin (ce mot ne comporte pas de féminin), cf "file-moi le salopin" (Massif Central, XXe siècle).
On citera enfin Dominique Vernay ("Le Passe-Temps", Editions Le Village, 2017) dans "Le lendemain" : "Elles mangent des tartines qu'elles posent sur des carrés de papier absorbant, économie de vaisselle, passe-moi une assiette dit quelqu'un en désignant le rouleau d'essuie-tout".

15 commentaires:

  1. Résolu à donner un air ancien et bourgeois à mon blog livres, j'envisage de changer « Marque-pages » en « Guildiveries ». Ce serait d'un bel effet et quelle allure impénétrable derrière la joliesse du mot, puisque que personne ne saurait de quoi il peut s'agir.
    Avec mes amiKales salutations.
    ;)

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  2. Encore une èlucufraction fatrastrophique.

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  3. Vos propositions diffractives cher K m'apparaissent assez souvent comme une offre ludique participative tellement séduisante que du coup, du coup, j'en oublie la plupart du temps de vous dire la joyeuse et précieuse qualité de votre job, à tous points de vue.
    Cette nouvelle proposition m'inspire (sans surprise!) la définition basique suivante:
    Guildiverie: de Guilde du Livre ( Lausanne, 1936) . Lassé de la vente par correspondance, son fondateur Albert entreprend -quelques années avant la disparition définitive de la Guilde - d'ouvrir un espace présentiel qui sera baptisé "guildiverie". Même si la terminaison "erie" évoque classiquement un nom de lieu, étymologiquement le mot "livre" n'apparaît pas clairement. Probablement au bout du rouleau encreur, le camarade Albert n'était plus du tout sûr que celui-ci soit vendeur. De fait il cédera l'affaire en 1978 à ... France Loisirs, le bien nommé pour son absence de référence au "livre"...

    - Au sens élargi, au XXI ème siècle, une "guildiverie" indique une réédition de mauvaise qualité, un ouvrage crépusculaire ou plus généralement un livre voué au pilon ou encore à la curiosité des chineurs des communautés Emmaüs.

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    1. Suite des travaux de l'Académie Diffractive dès demain, 1er décembre avec deux entrées de plus.
      Merci chère Espiguette, je suis touché par vos mots d'appréciation, qui sont autant d'encouragements.

      M'autorisez-vous à ajouter le fruit de vos recherches au billet initial ?

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    2. Je complète en vous indiquant que je regrette fort qu'il n'y ait plus de commentaires chez vous , car c'est aussi l'opportunité de tenter un petit quelque chose d'inventé/improvisé à partir de votre proposition !

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  4. L'arrière arrière petit fils de monsieur M.A.F.S est un voisin bruyant - des bandes sonores émanent de chez lui - et qui envahit l'espace de bandes de papier qui donnent aux escaliers un côté essuie-tout fort désagréable. je comprends pourquoi maintenant !

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    1. Merci de cet éclairage, histoire, généalogie, il est quelquefois bon de se documenter ;-)

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  5. Very guildy ! (Pour continuer dans la fatrasie.)

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  6. Quel bain de culture !! On s'ébaubit, on déguste...
    Et on se permet de signaler une forme locale non prévue par Fernandes-Suitout : le salopin (ce mot ne comporte pas de féminin), cf "file-moi le salopin" (Massif Central, XXe siècle).
    On citera enfin Dominique Vernay ("Le Passe-Temps", Editions Le Village, 2017) dans "Le lendemain" : "Elles mangent des tartines qu'elles posent sur des carrés de papier absorbant, économie de vaisselle, passe-moi une assiette dit quelqu'un en désignant le rouleau d'essuie-tout".

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    1. Merci pour ces compléments précieux.
      Je viens de retrouver l'extrait dans le Passe-temps, paragraphe midi, p.237. Superbe.
      M'autorisez-vous chère Taulière à compléter le billet initial avec vos trouvailles ?

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    2. Quinaud dit mot... ha ha, j'anticipe. Autor accordée, excellent partner :)

      Taulière qui se régale avec les fatras !

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    3. Merci, voilà qui est fait.
      A bientôt.

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    Mise à jour  après une pause de trois mois, un nouveau blog  TEXTURES a démarré le 18 mai 2022. Ici.