Sur "sons" 31

Après STEPS AHEAD hier, voyage dans le passé,
actualisons aujourd'hui les données avec quelques extraits qui reflètent mieux une partie -seulement- de ce que j'écoute couramment.

Cette fois, pas de "clés", c'est sans commentaire !





 














NB : Je me contenterai d'ajouter que je les ai tous vus en concert.

Modern Times

Peu de musique sur les Diffractions depuis l'ouverture.
On essaiera d'y remédier.

Pour l'heure, tranquillement, quelques notes pour nous emmener vers 2018.
J'ai choisi (parce que cela m'est passé par la tête here and now) de mettre en avant un groupe de fusion des années 80, Steps Ahead, qui a pu passer pour un temps pour le "Weather Report" des eighties.
Une musique très carrée, à l'américaine, exécutée par des pointures à la grande virtuosité.
Le noyau du groupe était Mike Mainieri et Mike Brecker.



 S A F A R I


Sur l'album de 1984 Modern times jouent


    Mike Mainieri vibraphone
    Michael Brecker saxophone ténor
    Warren Bernhardt piano
    Eddie Gomez basse
    Peter Erskine batterie


M O D E R N    T I M E S 

En réécoutant plus de trente après, je m'aperçois que je connais toujours l'album par cœur. Le plaisir est là, quasiment intact même si - spontanément - ce n'est plus vers cette musique - trop léchée - que je me dirige depuis longtemps.

En prime, des mêmes, un morceau de 1986, Cajun, tiré de l'album MAGNETIC.
Michaël Brecker est fantastique et assure - cœur du morceau de 2:00 à 3:50 - des parties de saxophone ... époustouflantes. Et la toute dernière note de banjo est réjouissante.


C A J U N 


Bonnes  écoutes si cela vous agrée !




Et billet le 1er janvier, comme il se doit !

Les bons contes font-ils les bons amis? 3/4



VII.

Son costume de Superman en matériau synthétique pour une pénétration maximale dans l'air n'éveilla pas l'attention.
Il entendit un bruit de trompette dans une rue voisine. Était-ce Miles Davis ? 
Il s'y rendit et vit une foule, appelée aussi populace, qui entourait des officiers à casques pointus. 
Et c'était Dizzy Gillespie.
Cadet comprit qu'on venait d'annoncer l'exécution prochaine de deux princes étrangers coupables de haute trahison. Une semaine plus tard, la rue s'étant vidée depuis longtemps, il tenait pour certain à 82 % qu'il s'agissait de ses cons de frères.
Il sortit alors de sa poche une enveloppe (qu'il tenait du renard, je viens de l'inventer).
Il la déchira. Il lut la lettre et l’avala immédiatement.

C'était une procédure d'attaque contre les dragons. En effet, dans une conversation restée jusqu'ici secrète dans ce conte haletant de suspense, le renard avait indiqué à Cadet 001 que ses aînés étaient sans doute emprisonnés et gardés par des dragons.
Il lui avait donc remis une enveloppe à ouvrir en cas d 'urgence.

La consigne était simple :
Pour attaquer des dragons, procéder comme suit :
1.       De 0 à 3 dragons, imiter le cri de la sirène de 0 à 3 pompiers.
2.       De 4 à 6 dragons, imiter le cri de la sirène de 4 à 6 pompiers.
3.       De 7 à 10 dragons, imiter le cri de la sirène de 7 à 10 pompiers et le cri de la lance à incendie par temps de pluie.
4.       Pour plus de 10 dragons, immolez-vous par le feu.

Deux mois plus tard, après un stage éprouvant à la caserne de pompiers, Cadet 001 partait à l'attaque de la prison.
Effrayer les dragons par ce procédé habile fut un enfantillage de potache au berceau nourri au biberon. Il délivra donc ses frères sans imaginer une seconde ce qu'il devait aux lenteurs administratives et leur demanda :
-Est-ce que par hasard éventuellement d'ailleurs que le merle blanc vous avez entendu parler de lui que vous par renseignement d'information où est-ce qu'il est-il à quel endroit qu'il se trouve en ce moment que ?

Pour toute réponse, Aîné 001 et Aîné 002 privilégièrent la communication non verbale en lui balançant sans concertation une bonne paire de claques, moitié par habitude, moitié par énervement, moitié par défoulement.
Déçu, Cadet 001 leur demanda néanmoins de l'attendre à la ville pendant qu'il irait chercher le Merle Blanc. Ce fut accepté, avec une petite restriction, les aînés ayant décidé de changer de ville et proposé aimablement à Cadet 001 de lui garder son sac d'or.

Cadet était maintenant prêt à poursuivre sa mission. 

VIII. Cette séquence transformationnelle lui paraissait délicate, surtout qu'il avait complètement oublié de réviser son tableau des actants avant de partir.
Ne sachant trop que faire, il décida de faire un sondage sur lui-même, sur une personne prise au hasard, mais représentative de sa population.
A la question « Où est le Merle Blanc ? » 100 % de la personne interrogée osait répondre « OUI ».
Cadet 001 se sentit plus fort et il appela immédiatement le renard. Après 17 essais car il avait oublié partiellement la formule d'appel, le renard apparut en voiture roulante.
- Que me veux-tu ? dit le handicapé.
- Où se trouve le Merle Blanc ? répondit Cadet 001.
- Petit, baise la bague. Tu dois retourner à la prison. Deux cellules plus loin que celles de tes cons de frères, tu trouveras celui que tu cherches, Petit.
Et le renard disparut en trente-huit clins d'œil sur les chapeaux de roue, ce qui ne fut pas suffisant hélas pour que Cadet songe à le remercier, préoccupé qu'il était à bien comprendre le sens du message, tout troublé qu'il avait été en réalité quand le renard l'avait appelé Petit alors que son nom c'était Cadet. (C'est vrai quoi !).
Ceci dit, le décodage accompli, il remercia le renard, et lui promit de lui payer des pneus neufs.

IX.
En fin de journée, sans anicroche, le Merle Blanc était en sa possession.
C'était un oiseau gigantesque dont les ailes brillaient comme vous savez, c’est quel nom déjà, le truc jaune qu'on voit dans le ciel quand il ne pleut pas.

Le merle parla ainsi, car il parlait ainsi, ce qui ne choqua pas Cadet.
-Je suis à tes ordres mais avant tu dois passer une épreuve qui me donnera définitivement à toi si tu la réussis.
-J'accepte que oui c'est d'accord ça marche, répondit Cadet, pour une fois assez bref.
-Rapporte-moi la preuve que tu es bien celui que tu prétends être  et qui prétend avoir fait fait ce qu'il prétend avoir fait en moins d’une heure.
Cadet se mit en chasse, reniflant, explorant et il rapporta la preuve. Il venait de passer 46 minutes intenses à reconstituer les passeports des dragons en fouillant dans les cendres de leurs cellules. 

Le Merle Blanc lui paya un coup à la taverne Ducoin.
Quelque temps après, LMB fit son entrée à la cour, Cadet chopa la couronne – c’était sa pointure - et le Roi put enfin rajeunir.

F I N 

Les bons contes font-ils les bons amis? 2/3



IV.
002 emporta comme son frère un bon cheval, une bride à battue, des armes et Delors (oui, le petit Jacques, encore au début de sa carrière de Grand Européen, il était transporté dans un sac).
L'aîné parvint jusqu'à la ville des plaisirs et retrouva son frère, alias 001, dépouillé de tout .
Cet exemple lui parut difficile à suivre, insoutenable, comment en effet se conformer à cette image cruelle, un frère démuni. Et sans bras.
002 mena donc une vie dissipée, oubliant son père, ses frères, ses sœurs, son marteau, la couronne, le Merle Blanc, le cadet, ses soucis, mais pas la gégène que les habitants serviables se faisaient un plaisir de lui rappeler matin midi et soir et si t'en veux un peu plus t'hésites pas tu demandes !

V.
Un an plus tard de plus, le Roi n'avait reçu aucune nouvelle, son incertitude était certaine et l'attente faisait place peu à peu à l'oubli. 
Et l'attente faisait place peu à peu à l'oubli. Puis l'attente faisait place peu à peu à l'oubli. L'attente faisait place à l'oubli. L'oubli avait pris la place de l'attente. 

Le cadet disait à son père :
- Père, Sire, Papa, Papounet, rayez la mention inutile, si vous le permettez que je peux le faire que je le fais, moi aussi j'irai que je vais partir en m'en allant à la recherche de la découverte que je mettrai la main sur le Merle d'Oiseau Blanc que c'est lui la bête merveilleuse. 
Grâce à Dieu j'espère que je souhaite que c'est possible que je reviendrai de retour vers dans trois mois ou à peu près 90 jours presque environ. 
Je n'ai pas besoin qu'il ne me faut pas de cheval ni d'armes ni de pistolet pour que je fais ce voyage dans mon parcours. C'est à ma bonne étoile que je remets entre ses mains le succès de la réussite de mon entreprise que je vais faire sans retard de perte de temps.
.../...
(communiqué)
Nous informons nos lecteurs qu'il s'agit d'une version abrégée et remastérisée. Sachez qu'à l'origine le cadet s'était porté candidat le premier pour partir mais une certaine temporisation dans le discours et la prise de décision, tout au moins son expression, ne lui permit pas un départ en pôle position. Autre information importante, les aventures des aînés eurent lieu pendant la déclaration de cadet 001.
(fin de communiqué)

Le Roi répondit après réflexion :
-D'accord, mais tu finis que tu termines d'abord tes exercices de grammaire-conjugaison.
C'est ainsi que sept ans  plus tard, après quelques préparatifs ultra-rapides, le moins jeune Cadet 001 était sur le départ. 
Et donc il partit.

VI.
Il traversa d'abord une forêt. Il entendit soudain crier une bête. Courir dans sa direction et arriver près d'un renard pris en otage par un corbeau fut l'affaire de plusieurs semaines car Cadet 001, un peu dur de la feuille ce qui est franchement handicapant dans une forêt , n'avait pas non plus fini ses révisions en géographie.
Écoutant son courage qui ne lui disait rien, ce qui est normal pour un sourd, Cadet se garda d'intervenir. 
Mais il PENSA qu'il fallait agir.
Cette situation ne pouvait pas s'éterniser.

Pourrir, ça oui, puisqu'il se répéta ceci pendant six jours. Il appela le président qui lui dépêcha illico un peloton du GIGN qui arriva à vélo, restrictions budgétaires déjà d'actualité obligent. 
Lasso fut ainsi donné et le corbeau se retrouva pieds et poings liés à la fois réduit à l'impuissance et à l'état de cadavre. 
Ah... bavure quand tu nous tiens...

Cadet s'approcha du renard pendant que GIGN entreprit une savante manœuvre de repli, page 17 du manuel, qui leur permit de se perdre dans la forêt au point qu'au moment où j'écris il se murmure qu'ils ne seraient toujours pas ressortis.
Le renard parla ainsi :
- Écoute, tu m'as sauvé la vie. Certes GIGN aurait pu s'appliquer en tirant car maintenant j'ai le bras droit entièrement paralysé et je pisse tout mon sang, mais bon, c'est minime. Pour te récompenser, je t'autorise à réclamer les balles que m'aura extraites le médecin légiste. Tu peux aussi m'appeler n'importe où n'importe quand sur mon portable en disant : « Renard, passe monts et vallées, viens à mon secours ».
Après ces paroles anthologiques, le renard alla s'effondrer et se faire opérer à l'hôpital le plus proche.
- merci, répondit Cadet le lendemain.
 
Resté seul, il continua sa route et arriva aux portes de la ville des plaisirs.

à suivre

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    Mise à jour  après une pause de trois mois, un nouveau blog  TEXTURES a démarré le 18 mai 2022. Ici.