Poil à gratter et consensus ?

Deux à supposer "solo" où avec une mauvaise foi farouche je provoque !


·         1.

A supposer que j’ai été un fan de Johnny Hallyday,
cela supposerait au préalable de dépasser une dose massive d’improbabilité ou d’impossibilité qui doit friser les 3000 % par mauvais temps, au point qu’il me faille d’abord poser une condition, comme une projection dans la projection, en quelque sorte une mise en abyme, afin que je puisse me contenter de cette supposition comme simple conjecture, minimale et au-delà de toute réalité ou de tout désir,  afin d’y réfléchir par pure convention, pour échafauder une hypothèse d’école, en bref me faire à l’idée (je sais, c’est facile), et peu à peu, bien installé, bien calé, laisser s’emballer sur de drôles de chemins mon imagination sur la question car il s’agirait bien d’imaginer, de me dédoubler, en butte à mes préconceptions, mes conceptions et mes goûts, de fouler aux pieds mes préjugés et ma culture musicale, et m’en tenir à cette seule et simple présomption, cette prévision impensable, cette folle supputation que j’aie moi aussi quelque chose de Tennessee, alors que non.


2. 





Je m’en trouverais rapidement irrité, incommodé, fortement agacé, je répondrais et dirais quitte à me faire des ennemis que je n’ai pas besoin de gros malins de son style, que je n’oublie pas -merci- de me méfier (surtout de toi, aie confiance), que mettre les choses et les gens trop haut ou trop bas ça ne veut rien dire, une précision serait bienvenue dans cette pensée trop complexe, que renoncer à la haine c’est bien mais c’est imprécis encore une fois et cela me semble une commodité de petit bourgeois confit, mal comprise, qui amalgame haine à colère et extirpe les saines colères justement, pourtant nécessaires quant à la marche de notre monde merveilleux sur la tête, que sa sagesse qui poisse il peut se la rouler en suppositoire, que pour jeter son livre il aurait fallu que j’ai l’idée de l’acheter même si le cœur y est (pour le jeter of course) et c’est juste qu’à la médiathèque ça ne se fait pas de jeter un livre emprunté, que je pleure et je ris quand je veux et quand j’ai envie, et sans doute pas des mêmes choses que lui, que je ricane devant ce paragraphe où il se la joue vieux sage dans la plus totale immodestie boursouflée, qu’un tel texte est tragique oui, papy et la bouillie, que je sais que la vie est belle et que je vais mourir, j’ai pas attendu après lui, bref je tomberais là-dessus j’en perdrais rapidement toute bienveillance et aucune trace d’humour ne serait décelable dans mon sang, je serais d’une humeur exécrable, car les donneurs de leçons purement rhétoriques et les imposteurs véritables me gonflent prodigieusement.

 
 



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    Mise à jour  après une pause de trois mois, un nouveau blog  TEXTURES a démarré le 18 mai 2022. Ici.