Qui a étendu ses bras au large en agitant les nageoires de ses pieds les yeux fixés dans l’obscurité de sa respiration, qui s’est plongé au fond de la pupille d’un mérou dans son antre oubliant l’air, qui a attaché au mât une toile et a calculé sa route et sa dérive, qui a ramé debout sur de longs bateaux : ceux-là savent que les eaux ont des visages. Et sur les visages affleurent tempêtes, bonaces, courants et le saut des poissons qui rêvent de voler.
Erri De Luca, « Visages », Œuvre sur l’eau, Seghers, Collection bilingue Poésie, 2002, page 19. Traduit de l’italien par Danièle Valin.
Vu d'en bas…au fil de l'eau
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Qui a étendu ses bras au large
en agitant les nageoires de ses pieds
les yeux fixés dans l’obscurité de sa respiration,
qui s’est plongé au fond de la pupille
d’un mérou dans son antre
oubliant l’air, qui a attaché
au mât une toile et a calculé
sa route et sa dérive, qui a ramé
debout sur de longs bateaux : ceux-là savent
que les eaux ont des visages.
Et sur les visages affleurent
tempêtes, bonaces, courants
et le saut des poissons qui rêvent de voler.
Erri De Luca, « Visages », Œuvre sur l’eau, Seghers, Collection bilingue Poésie, 2002, page 19. Traduit de l’italien par Danièle Valin.
Merci Paula, je vois - avec plaisir- que tu cites les grands!
Supprimer;-)