Les dorures,
les petits fours, les palettes, les merguez.
Le qui
sonne creux et formaté. Le qui sonne vrai et pas calculé.
Beaux décalage
et contraste porteurs, c’est fort bien joué de la part de nos deux réalisateurs
et de leurs intentions. Au moins, des partis pris assumés et non pas masqués.
Beau
contrepoint à la déferlante médiacratique habituelle.
On voit pas mal Ruffin, certes, mais il écoute, fait preuve de retenue, il laisse bien parler, développer, ne reformate pas les propos. Il me semble même découvrir la gravité de certains cas.
C’est à
la fois rare et bien.
Alors, le docu "J'Veux du soleil " n'est pas parfait, mais c'est pas tourné et monté pour être un objet d'art. Ce que feignent d'ignorer certaines critiques ... comme d'habitude.
Le principal
de notre point de vue dans ce film c’est cette parole donnée à ceux qu’on n’entend
jamais dans les espaces confisqués de l’officiel.
C’est pour cela qu’il faut écouter, attentivement, et retenir.
Les ronds-points,
comme la parole et l’échange retrouvés, loin de l’individualisme mortifère que
génère l’organisation de notre société. Une
fraternisation, la reconnaissance réciproque et solidaire que les situations des
uns et des autres sont dures à vivre, très dures. Ah, je ne suis pas tout seul.
Et qu’elles
détruisent de l’humain et du lien (familles qui explosent…).
Cette incompréhension
fondamentale : on bosse et on n’y arrive pas.
Une idée : peut-être qu’on pourrait chercher du côté des salaires… ?
Retenir,
oui, des paroles comme celles de Khader qui dit à un moment … « Alors y a
des fachos sur les ronds-points ? Je suis allé voir ».
Belle leçon
d'intégrité et de professionnalisme pour certains qui feraient mieux de bosser au lieu de pérorer dans le poste en perroquets
décérébrés sur la radicalisation le cul dans leur fauteuil.
Cette femme qui récupère les plots pour les barrages sur les péages. Une femme qui se dit modérée, raisonnable. Mais la coupe est pleine.
Ce couple,
famille recomposée, avec lui qui dit (après qu’elle a expliqué l’incroyable
système de pénalités pour leur petite entreprise à leur compte), « depuis
on se documente, on lit, on va voir dans le dictionnaire ».
Et j’en oublie.
Si les uns et les autres sont touchants, l’approche n’est pas
pour autant misérabiliste ou lacrymale, non : il s’agit de témoigner, en
brut et en toute humanité.
Ruffin et Perret restent à la bonne hauteur et ne se posent pas
en « nous on a tout compris ».
Alors... ?
C’est difficile à dire, mais est-ce que l’on sort l’espoir au cœur
ou aux lèvres, après ?
Un peu.
Et ce qui ressort, c’est la dignité, beaucoup de dignité, une belle leçon pour certains n’est-ce pas,
et cette idée qui vient lécher les rives en permanence : travailler et
vivre décemment, est-ce vraiment la Lune ?
…
Merci de cette critique qui donne envie de fuir ces informations télévisées qui nous donnent le mauvais chemin...
RépondreSupprimerLa Taulière était bien sûre que ça allait matcher, entre Mr K et les GJ de Ruffin & Perret.
RépondreSupprimerTon analyse est impeccable, nous avons été nombreux/ses à ressentir les choses exactement comme toi, ce n'est pas un hasard.
Lectorat des 10fractions, jetez-vous dans le premier cinoche qui programme "J'Veux du soleil" !
gballand >
RépondreSupprimerTaulière >
Merci !