Partie de tigres et de moutons.
Qui a les tigres, qui les moutons,
Ne change apparemment pas grand chose.
Le résultat est toujours le même :
Elle gagne,
Je perds.
Mais parfois quand ses tigres
Se déchaînent,
Quand je perds la moitié de mon troupeau,
L’aide arrive de quartiers inattendus :
D’en haut.
L’arbre de feu,
Neutre jusqu’à présent,
Parachute une fleur gagnante
- jaune
Et incongrue -
sur l’échiquier
tracé au charbon sur le trottoir,
coupant la retraite
à l’un des tigres,
mettant l’autre en échec,
Et enchaîne rapidement
avec une autre fleur
- tout aussi jaune
Et tout aussi incongrue- sauf
qu’elle descend plus lentement encore,
une fleur sans mandat
qui lui frôle le lobe de l’oreille,
lui effleure la joue,
et disparaît dans l’échancrure
de son corsage décolleté
- là où elle cache en général
son stock de hash-
pour l’étourdir un peu plus encore, avec
son
légèrement
narcotique
mais très entêtant parfum.
In Kala Ghoda Poèmes de Bombay, page 159
Arun Kolatkar
Merci pour ce partage.
RépondreSupprimerUn peu barré et très sensuel.
C'est une poésie originale qui décrit dans ce recueil la vie d'un quartier, celui de Kala Ghoda, le quartier des artistes de Bombay. Depuis un café qui donnait sur un carrefour, il observait les gens de rien : balayeurs, vagabonds, vendeuses de haschisch, cireurs de chaussures, dame-pipi fumant la pipe...une façon très particulière de découvrir la ville et ses habitants .
RépondreSupprimerun petit bonus ;-)
Bombay Lepers' Band (extrait)
« Tchac-a-boum-tchac-tchac
Tchac-a-bim-boum-bam
Mesdames et messieurs (bing) et voici (bang) et voilà (boum)
la fanfare des lépreux dans la ville qui fait boum,
baguettes et maracas ficelées aux mains
pansées de soie et de gaze délicate,
pattes écailleuses agrippées aux tambourins.
Tchac-a-boum-tchac-tchac
Tchac-a-bim-boum-bam
Vlan.»
Et merci des compléments d'info et du bonus !
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