Réflexions philosophiques en milieu artificiel


Pas nostalgiques du tout, 
car nous n’y mettons plus que très rarement les pieds, 
une récente expérience en hypermarché 
a ravivé quelques souvenirs et constatations. 
Les voici, tirées de mes archives ... .


Étant donné un chariot C de volume V, comment y faire tenir rationnellement toutes les courses que l’on a notées sur la liste L ?
Véritable défi à relever, acte gratuit dans un espace où tout s’achète, c’est une épreuve en plusieurs temps.
Tout n’est pas gagné d’avance et il convient d’évaluer ses chances à partir de paramètres précis.
On sera en difficulté si, petit a, l’affluence est forte et que la facilité de navigation s’apparente à un embouteillage urbain de niveau 3…
On ne sous-estimera pas, petit b, les produits manquants sur lesquels on pensait appuyer sa construction.
On disposera par contre d’atouts indiscutables si, petit c, on connaît le supermarché et l’organisation des produits dans les rayons…
Et si, petit d, on a une liste et qu’on s’y tient.

On prendra garde toutefois à un dernier point qui disqualifie d’office : la feuille de salade dans la roue arrière. Rien n’interdit de vérifier le chariot avant !

Et c’est parti. Au fur et à mesure de la progression dans le magasin, la collecte s’organise. On prend les paquets, les boîtes ou les sacs qu’on dépose dans le chariot en traquant le plus petit interstice, le moindre trou volumique exploitable. Et on se surprend à anticiper et à placer le produit directement au bon endroit, et … dans le bon chariot.
Un petit sentiment de plénitude commence à sourdre et on contemple le fond du chariot, tapissé entièrement, ce qui empêche logiquement d’apercevoir le carrelage au travers.
L’épreuve redoutée des légumes peut commencer. Les sacs informes s’empilent, prenant une place précieuse.
Ils font chuter le taux de réussite de l’opération baptisée secrètement “Compact”. Et l’on se prend à regretter le bon temps des biscottes, pâtes ou conserves qui s’empilent et s’emboîtent géométriquement si harmonieusement.
Comme une sorte de génie civil appliqué aux solides.

La fin approche, une terrible épreuve qui peut nous barrer la route du Graal. On se dirige à la caisse où il faut rompre le bel agencement, même imparfait, du chariot : on remet tout sur le tapis roulant. Banco !
L’ordre de chargement est désormais inversé et il s’agit de composer avec l’arrivée aléatoire des achats que la caissière fait passer sans se douter une seconde de l’enjeu.
On a bien tenté de contrer son action en disposant les achats avec précision sur le tapis. Rien à faire, non !
Pas ça, nooon, pas maintenant !  Trop tard.
On essaie bien de réutiliser certaines astuces de la collecte, mais, difficulté supplémentaire, le temps nous est compté. Pression conjuguée de la caissière, rapide, et du client suivant, parfois pressé et souvent vieux. 
Si bien que le chargement du chariot est presque toujours moins bon après le paiement. De là à errer indéfiniment dans les allées sans jamais sortir ... il y a un pas... Et puis ça ferme ces endroits.
On sort, on charge machinalement la malle de la voiture, on est un peu démobilisé, les poireaux dépassent...

L’utilisation rationnelle du volume du chariot, ce sera pour la prochaine fois !

NB : Et depuis, je n'y mets pratiquement plus les pieds ! 

20 commentaires:

  1. L'agencement, oui, tout ordre tend au désordre là aussi:-)
    Et puis il y a ce nombre de fois qu'on manipule chaque produit.
    1) De l’étagère au charriot.
    2) Du charriot au tapis roulant
    3) Retour au charriot
    4) Rangement dans le coffre de la voiture
    5) Du coffre à la cuisine
    6) On le place enfin où il est sensé se trouver.

    T'as vu? C'est désespérant...Vive les marchés.

    RépondreSupprimer
  2. EcoleDeLaPatience, en effet ! J'ai de la chance, c'est rarement moi qui m'en charge, pour cause de désaccord... sur la manière.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas de désaccords ici, mais concorde depuis de nombreuses années pour désormais aller vers la proximité, épicerie, etc...
      Et pour la patience, une école qu'on retrouve aussi à la ...poste ;-)

      Supprimer
  3. Ben moi, VIEILLE, je n'y mets plus les pieds non plus de peur que derrière moi, à la caisse, il y ait un.e JEUNE visiblement agacé.e par ma lenteur à débarrasser le plancher :))

    N'empêche qu'on retrouve plein de vécu (souvenirs, souvenirs) dans cette course au chariot que tu as parfaitement décrite (jusqu'à la feuille de salade...) et que tant mieux que maintenant on a remplacé le supermarché par le marché et l'épicerie de proximité !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh je suis ans la triple catégorie des vieux, des lents et - à certains moments- des non comprenants limité perdus dans certains rayons !!!

      Supprimer
    2. Golden card alors, comme moi :))

      Supprimer
    3. Que de fautes de frappe! Je le remets en "défautefrappé" avec un bonus:

      Je suis dans la triple catégorie des vieux, des lents et - à certains moments- des non-comprenants limite perdus dans certains rayons !!!

      De plus je crois que j'ai pas envie d'être rapide ah ah !

      Supprimer
  4. Bien vu !
    J'y vais de plus en plus rarement... et je tente d'éviter le week end si je dois y mettre les pieds.
    Bon week end.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Que des stratégies d'évitement direct (99% des cas) , ou bien indirectes en trouvant un horaire complètement décalé ;-)

      Supprimer
  5. Votre esprit - très scientifique - ne peut être mis en action partout sur cette terre du commerce ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'en ai pris conscience en effet... et préféré en rire un peu !

      Supprimer
  6. Les "dépanneurs" un peu achalandés se faisant rares, les spécialisés chics mais chers, les marchés sympathiques mais insuffisants, passage obligé au "super" donc. Une liste, oui. Pour ne pas reproduire la punition trop souvent. Optimisation en tous genres de rigueur: le chariot mais aussi sobriété des produits, rapport calories/qualité/ prix /authenticité/emballage et pour atténuer le pensum, sortie de liste obligatoire pour récompenser l'effort produit: une paire de chaussettes, un savon spécial, un bâton de mascara miracle, n'importe quoi dont on n'est pas dupe, qui annule les économies réalisées. Effet compensateur très bref Le trésor qui titube sur le tapis est beaucoup moins attrayant, voire déprimant, mais quoi ? Au supermarché, je ne veux plus aller ...♪♪♫

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui chère amie, ok à 100 % sur la liste et oui gaffe au chic et cher, ambiance boboland, on connaît ;-)
      Il est sûr que nous ne sommes pas tous logés à la même ... enseigne ;-)

      Supprimer
  7. J'évite d'utiliser le charriot sauf celui d'une machine à écrire…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Filons vers les étoiles, aussi !

      Supprimer
    2. Au fait pour suivre les blogs que j'apprécie, j'utilise un agrégateur de fils RSS (ou atom)… Je ne vois pas de lien ici… J'ai raté quelque chose ?

      Supprimer
    3. Merci, oui un oubli....J'ai ajouté, je pense que c'est bon !

      Supprimer
  8. S'il y a du lourd, je rejoins ma chère à la caisse pour ranger dans les sacs et porter. Bref j'y mets peu les pieds, sauf pour flâner dans les rayons livres, BD, presse (il y a des sièges de lecture prévus pour nous, indolents de supermarché), en attendant le signal sms qui m'appelle aux caisses.

    RépondreSupprimer

Flash info

    Mise à jour  après une pause de trois mois, un nouveau blog  TEXTURES a démarré le 18 mai 2022. Ici.