Oh là là épisode 3. Dernier. Ouf !
AUTO INTERVIEW
.../...
-
Ecris-tu en
pensant à tes lecteurs ?
-
Voyons, si je prends la pose du penseur de Rodin un
bref instant car je fatigue vite, je peux dire que je n’écris pas de façon
ciblée en pensant aux lecteurs, à ce qui « leur » convient ou pas.
On pourrait
presque inverser la question d’ailleurs, savoir si les lecteurs viennent lire en sachant
ce qu’ils attendent de moi (… s’ils attendent !!!) ou pas !
Mais attention,
pas d’hypocrisie : être lu et commenté est un plaisir, même si ce n’est
pas une fin en soi.
Il n’y a pas non plus « mes » fidèles lecteurs, car tous les « passants », « les
visiteurs », « les voyageurs » qui lisent et éventuellement
commentent ne m’appartiennent évidemment pas.
Ils viennent ici avec leurs propres raisons,
motivations, hasards, pour saluer, partager, compléter, rebondir, froncer les sourcils, tousser et être incommodés, que sais-je
encore … et eux seuls pourraient dire ce qu’ils y trouvent.
-
Et Dieu dans tout
ça ? Pardon. As-tu de l’avance, des textes en stock ?
-
Non, pas d’intérêt vu ma manière de faire. Et je n’ai
rien à « fournir » !
Si je publie,
comme je le dis au-dessus, quitte à laisser de l’inabouti, je me dis que dans
les trous il y a de la vie, de la respiration, de la place. Car il y a aussi ce
qui ne donne rien, ça c’est petit carnet et crayon, catégorie jachère… Ou encore corbeille (papier ou ordi), et plus
encore fil d’idées déposées sur un fichier d’ordinateur dans le dossier
« Pistes » … !
S’il y a
« petit stock », c’est des idées mais pas des textes.
-
K, quelle liberté
te donnes-tu dans ton blog ?
-
Facile !
Je publie sur le rythme que je choisis, sans jour assigné. J’écris ce que je veux, comme ça me vient et
c’est vraiment libre au plan écriture/sujet. Cette liberté passe aussi par des
choix :
1. Je ne publie rien de précis au plan
perso/privé – rarissime et j’enlève alors les détails – et je ne parle surtout
pas boulot. Sur tous ces points, pudeur et discrétion avant tout.
2. Je réponds toujours à un commentaire, simple question de courtoisie envers
quelqu'un qui a pris un peu de temps pour le faire.
-
En quoi le blog –
s’il l’est- est-il un lieu de partage, d’échanges ?
-
Dès que quelques-uns et quelques-unes des lecteurs et
des lectrices réguliers (ou pas) laissent des commentaires. Certains d’entre eux contribuent quelquefois
et je n’hésite pas à ajouter leur texte au billet initial.
Il faut même dire
que certains commentaires sont parfois plus marrants (et fort intéressants) que
le billet de départ : on est peu de choses, quand même !
De mon point de vue, tout commentaire est une
image ou un écho supplémentaire qui peut « augmenter » le billet.
C’est très sympa de voir ceux qui prennent la
balle au bond et y vont de leur contribution dans le commentaire.
L’idée du « Duo de ces pyramides » va
dans ce sens.
Et j’ai d’ailleurs une autre idée de coopération à
proposer à quelqu’un d’autre !
Quel suspense !
Quel suspense !
Et les
lecteurs-commentateurs réguliers, je les imagine, je les « hume » :
ils sont bien, oui, j'imagine aisément discuter avec eux autour d'un café ou
autre chose (qu’est-ce que tu prends ?), un truc purement subjectif que je
perçois -pour certains d’entre eux aussi- à travers leurs blogs.
Tout cela
tranquille et simple. J’aime bien les
retrouver régulièrement.
Allez, j’ai été
trop long !
-
Une
conclusion ?
-
Oui, juste pour cet échange, car pour le reste je
continue.
Et je laisse la
parole à Julos Beaucarne, un de mes repères phares, pour compléter la question
sur « les lecteurs ».
« Régulièrement je t'écris, pour te dire que je
n'existe pas,
Que je vis dans le sillage des
poussières d'astres,
Que je suis rayé des listes, que
je vis en lisière,
Que mes musiques sont
souterraines,
Et vertes et verticillées et
pleines d'étranges sons,
je t'écris aussi pour te dire que tu n'as pas besoin de me répondre
je t'écris aussi pour te dire que tu n'as pas besoin de me répondre
Car je n'ai pas d'adresse. »
« Les mots me traversent la tête,
C’est un peu comme des autobus
Et votre tête à vous, lecteurs,
Et votre tête à vous, lecteurs,
C’est des arrêts facultatifs. »
Agréable de lire votre regard sur les lecteurs qui font une escale chez vous. La poème de Julos Beaucarne - j'aime beaucoup les deux premiers vers, mais pas que - sont une incitation à lire et écrire ;)
RépondreSupprimer"Rencontré" et même vu au tout début des années 80, Julos.
SupprimerMarqué à jamais.
Avis de lecteur lambda a qui on a rien demandé:quand il vous lit, un quidam, ce n'est pas vous qu'il veut découvrir, c'est lui.
RépondreSupprimerComme quand il écrit dans son blog.
Un point de vue en effet, très anonyme, Lambda et Quidam à la rescousse ;-)
SupprimerBien sûr que lorsqu'on écrit ou lit, on pose, on découvre, on cherche, on se cherche entre autres. Et (se)trouve-t-on ?
Quand on écrit on se découvre aussi, à tous les sens du terme :-)
Enfin, et c'est tant mieux, c'est pas parce "qu'on a rien demandé" qu'il faut se taire !
Super de rencontrer Julos à la conclusion ! Plaisir de retrouver ici le plaisir d'écrire et de jouer avec les mots et toujours de l'INATTENDU.
RépondreSupprimerQu'est-ce que je prends ? Un café ou un thé, ça dépend.
Après ces quelques billets "introspectifs", ça va redémarrer !!!
SupprimerMerci.
Bon, pour ce soir, ce sera plutôt un thé à la fleur d'oranger. Et bien j'aime bien savoir qui se trouve derrière les blogs que je fréquente et même si vous n'existez pas, Monsieur, votre blog existe. :-) Bises alpines enneigées du soir.
RépondreSupprimerTout savoir, non et impossible.
SupprimerSavoir un peu. Savoir où on met les pieds ?
Imaginer beaucoup...
Julos Beaucarne fait mouche chaque fois qu'il est cité ici... Je comprends l'inspiration !
RépondreSupprimerLa belle image du bus et des arrêts facultatifs est d'une vérité plaisante :)
Taulière du lundi
Effectivement. Marquant.
SupprimerJ'ai moins suivi JB après les années 80, car d'une certaine manière l'essentiel était dit.
Finalement, et au fil temps, s'installe entre auteur de blog et lecteur/commentateur une "humation" mutuelle. Qui mène parfois à plus, à un café ensemble, un vrai cadeau.
RépondreSupprimerJe me demandais si tu avais le cheveu aussi fou et libre que Julos...amusant:-))
Ce serait bien, oui !
SupprimerQuant au cheveu, pas rare du tout, ces temps-ci sans être vraiment fou c'est assez long et ça a tendance à boucler...
je me suis régalé à la lecture de ces 3 "épisodes" avec l'impression de te connaitre un peu mieux.
RépondreSupprimerEt j'aime cette idée de partage que, d'ailleurs je partagerai avec nos cafarnautes un de ces 4.
Amitiés
Merci chers Caphys !
SupprimerSi l'impression est bonne ,c'est déjà ça !
;-)