Voici le deuxième épisode du
"Retour du Duo".
Déjà? Nooooon ?
Ben si.
Sur une double proposition déclenchée
par les Diffractions :
- Une histoire d'élection
présidentielle
- Une affaire de miroir,
à moins que ce ne soit l'inverse !
Comme quoi on n'est jamais à court
d'idées sottes et grenues, quitte à sécher un peu pour démarrer.
Non je ne l'ai pas dit.
J'ai donc le plaisir de publier mon
texte sur la présidentielle et celui de la Taulière sur le miroir.
De son côté, pareil sa présidentielle et
mon miroir.
Ah le numéro est bien réglé !
Et j'en profite, oui, je vous enjoins,
vous conjure, que dis-je, je vous recommande,
je vous péninsule-je, surtout,
d'aller voir quels trésors d'inventivité
Et puis ?
Merci.
Bonnes lectures et, of course,
commentaires bienvenus !
K
A supposer que je
me présente à l’élection présidentielle,
… c’est bien parce que j’en serais à
la dernière extrémité -ce qui est peu probable-
en n’ayant rien de mieux à
faire – et ça c’est impossible –
…ce à quoi l’on peut ajouter que je ne
serais plus moi-même,
seule
explication plausible, et certainement que
j’aurais
dépassé mon propre entendement par la droite (c’est une infraction…)
j’aurais
succombé connement à l’amicale pression de mes ennemis,
j’aurais
rejoint le trottoir d’en face,
j’aurais
accepté que l’éthique soit réduite à la portion congrue, ou même incongrue,
j’aurais
accepté de jouer dans un jeu biseauté de
A à A avec des « règles » plus que bancales,
je serais
tombé, entre autre, dans un traquenard hautement narcissique
il est plus que
certain que ce « je » ne serait pas moi
- vu ce que j’en pense et à
quoi ça servirait -
mais plutôt un
clown plus ou moins naïf payé pour divertir et occulter
et je
promettrais à tour de bras ce qui ne tient pas,
ce serait du nouveau, du jamais
vu, du changement, du tenez-vous bien
c’est à cela
qu’on me reconnaîtrait,
je parlerais de
justice indépendante, de proximité avec les Français,
j’introduirais
de la proportionnelle, je dirais bien sûr moins d’impôts,
je nommerais
ministre des hommes et des femmes à parité, surtout au début, à peu près,
je
n’appellerais pas les patrons des chaînes de télé ou de radio
et je ne ferais
absolument pas pression sur eux,
je ne
m’occuperais plus du tout de mon parti, mais alors plus du tout hein,
j’aurais donc
un comportement exemplaire,
je serais le
président de tous les Français – c’est marqué dessus- et
je serais obligé
de le dire alors que je n’en penserais pas un mot,
surtout que je m’apprêterais
à chipoter grave sur qui est ou n’est pas français,
qui peut ou ne peut pas le
devenir,
(oui mais pas si vite, on n'en est pas encore là,
alors prenons le temps de mentir) et
disons-le tout le monde
il serait beau et il serait gentil,
je promettrais
inconsidérément la probité et l’absence de conflits d’intérêts,
en oubliant
soigneusement qu’il ne faut pas prendre l’électeur pour un âne,
en bref
j’aurais une hauteur de vue à la fois rare et imprenable, de l’inédit,
je feindrais de
tout maîtriser, de connaître parfaitement mes dossiers
avant de me
vautrer comme une merde dans les flaques de boue d’affaires nauséabondes,
les
trahisons et les dessous de tapis soulevés pas blancs blancs
en bref d’être
un triste continuateur de notre déchéance démocratique,
c’est dire
qu’une telle candidature montrerait à quel point
je
m’illusionnerais
sur un combat
perdu d’avance, extrêmement rude et coupant
dans un système
factice et confisqué, qui laisse croire qu’on s’adresse et œuvre
dans l’intérêt
des citoyens (...des quoi ? sortez les dictionnaires !)
et qu’une des
valeurs clé est la solidarité
-vous ne l'avez pas rangé j'espère, le dictionnaire-
je
cautionnerais imprudemment et cyniquement
une fonction symbolique complètement
dévaluée en ayant « accepté » en cas de victoire
d’être une pauvre
potiche manipulée par les banquiers et les managers,
je vous le dis,
je vous le répète,
dans l’hypothèse hautement improbable et surréaliste,
où je me trouverais dans une telle situation,
Merci de suggérer, avec humour, comment on devient et se fait président d'un "système factice et compliqué" :)
RépondreSupprimerQuant au miroir, son insertion dans l'univers culinaire - mauvais renvoi de l'image oblige - fait sourire
Rire ou sourire pour ne pas pleurer, certes.
SupprimerMais ne pas rester inerte sur ces constats là.
Chacun dans son périmètre a des choses à faire, à dire.
Bonjour les deux compères. On dit qu'on a les hommes politiques que l'on mérite. Du coup, si le président se vautre comme une merde dans une flaque... que penser des électeurs? Ouf, ledit président ne tiendra pas deux secondes. Quant au miroir, ouf aussi, il est remis en place et tout rentre dans l'ordre. Donc au final, tout va bien dans le meilleur des mondes.
RépondreSupprimerBelle journée les compères des mots.
Un peu comme les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Je ne sais qui a dit cela sur ce "nous" méritons, mais c'est - au minimum- un peu facile, je pense. a l'exacte mesure de ce que j'ai développé d'ailleurs !!!
SupprimerNon, non, je ne me suis pas perdue dans les allées ... Ni dans les plis du miroir de La Taulière, qui en son appentis, et profitant d'un répit dans sa campagne électorale, confectionne de délicieux mets subtilement aillés ...
RépondreSupprimerSur le trottoir d'en face, prolongeant l'image du miroir de Mister K, un non-candidat (ceci n’est pas une campagne !). Plutôt convaincant d’ailleurs. Mais flippant comme disaient les jeunes d’avant, ceux qui y croyaient encore. Quoi alors après la démocratie phagocytée par ses représentants ?
j'ai en effet soigneusement focalisé sur l'état de candidat...
SupprimerCe qui par contrecoup montre bien que les campagnes qu'on nous vend n'en sont pas ! CQFD.
;-)
Hello partner ! Ton programme est plus vaste que le mien, mais plus réaliste aussi ! J'aime surtout son sous-texte, particulièrement remonté, shooté à l'indignation, bref : c'est du lourd :) Promis la/le premier.e de nous deux qui est élu.e nomme l'autre premier.e ministre ?
RépondreSupprimerMerci Acolyte !
SupprimerPremier ministre, ok , sans problème.
Toutes les promesses que tu veux, de toutes façons je les tiendrai pas.
Je ne tiendrais pas deux secondes non plus. Le président de la République francaise n'a plus aucun pouvoir depuis Miterrand ("après moi, que des comptables", toussa toussa) :)
RépondreSupprimerRappel fort bienvenu. Merci du passage !
SupprimerTaulière / Miroir > ah je ne regrette pas l'invitation.
RépondreSupprimerEt cette petite contrainte de forme interne auto-administrée est réjouissante.
Une beau jeu de miroir, finalement, plein de facéties !
Et le prochain Duo ce sera début novembre !
RépondreSupprimerAh, j'arrive en retard et on annonce déjà le prochain.
RépondreSupprimerQue deviendrait l’image d'un non-président dans un miroir aillé?
L'ail nous convient-il à tous? Le président en consomme-t-il ou pas - question haleine? Que sait-on de cette dernière?
Vos textes me font m'interroger sur des choses essentielles:-))
Des constats, des rires, merci à vous deux!
On vient quand on peut, quand on veut !
SupprimerEt tu as sans doute croisé en allant chez la Taulière, j'espère !!!
Oui, bien sûr, quoique plus tard. Poco a poco...
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