Accroximatif...




« Le square fait vivre, je peux rêver d’érable de lapin et de chapeaux en Espagne. Même si le vieux est l’ennemi du bien. »

Voilà ce que se disait Jean-Claude qui, la langue bien fendue et prématurément blanchi sous le carnet, se morfondait présentement dans un panier à malade. La soupe était pleine. Il était dans l’œil du cyclope, prêt à péter les blonds.

Son plan était parti en fenouil, la chance lui avait filé entre les bois et il fallait oublier le bruit défendu.
Lui qui pensait arrondir ses fins de doigts était passé à la grappe, par pertes et profils. C‘était comme mettre du leurre dans ses épinards.

Il s’était fait couper l’air sous le pied et se retrouvait le bec en haut et le couteau sous la forge. Il avait raté le moche.
Il aurait dû sentir le vent du poulet et se retrouvait con comme un palais. Un choc, une carpe, une pleine insulte. Sec comme un coup de brique.

Pourtant il y avait anguille sous cloche.
Quand il avait rendu son sablier, il avait eu les yeux plus gros que le centre. Et le coup de la grosse à reluire aurait dû lui mettre le bus à l’oreille. Il se faisait l’effet d’un homme de faille, douché à l’émeri, lui qui croyait avoir le vent en poulpe.

Il se sentait mal en loin et n’avait donc pas fini d’avaler des couleurs, il s’était fait clouer le mec et rouler dans la narine.
En plus avec les oreilles qui giflent.

Tu vois, pensait-il, quand le gars blesse, pas la peine de chercher la petite tête, rien ne sert de ruer dans les grands cars sinon c’est la croix et la tanière et tout part en nouille. De quoi perdre son matin.
Tu peux te ronger les dents, il n’y a pas moto.
Tu pensais en connaître un crayon, tu étais plein de bonnes inventions, prêt à te payer l’appart du lion, en temps et en œuvre, ou même aux douanes et à l’œil, et paf tu rends les âmes, fini la plaie des braves.

Tu finis par racler les fonds de terroir. Oublie les blancs sur la gommette.

Pas la peine de pousser mémé dans les sorties, va falloir aller au turban et se serrer la peinture.
Tiens-toi prêt, tu vas être accusé de fournir des dragées aux Allemandes, sous la houlette russe et d’être contrôlé par un cerveau croate, ou un baroque de l’est, genre kitsch lorrain.
Faudra pas discuter le bout de bras mais résister, muet comme une bombe et froid comme un i. Leur faire découvrir l’amnésique à ces laveurs de chaos. Histoire de les moucher, ces zèbres fins et là le rhume est un combat nasal.  
Toi parler ?
Quand les moufles auront des gants.
Et ça va les énerver le coup de la Belle au bois normand.  
Pleuvront les coups bas, à tâtons rompus, vraie colique de répétition, mais tu ne mettras pas d’eau dans ton bain.
Tu peux même t’entraîner à les saluer : A +, parfait pour un groupe sanguin. Un peu comme tirer à poulets rouges au risque de se retrouver sur la caille.
Alors, mon Jean-Claude, tu vas t’en tirer, tu auras droit au square du meilleur film et, poussant la porte, tu entreras dans l’imaginaire correctif.



16 commentaires:

  1. C'est bien cette langue qui fourche certaines lettres pour les remplacer par d'autres ;)



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  2. Cyrano y perdrait son latin et aurait du mal à faire mouche...car a la fin de l envoi tu nous en bouches un coin. Parole de knard

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  3. Étonnant comme cette compilation de lieux communs prend du poids quand on les détourne !
    Mais il faut lire très lentement, sinon on a tendance à retomber dans les expressions connues...
    N'empêche : ... prêt à péter les blonds...la grosse à reluire...le rhume est un combat nasal... fallait oser :-)
    Bel imaginaire correctif, bravo !

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  4. La Taulière, en plein combat nasal elle-même, se barre comme une phalène ! Chalut et paternité... Sacré Jean-Claude, va ;-)))

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    1. Chose pas imachiner ce que tonnerait une paleine enrhubée.

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  5. Au fait : cette remarquable performance Kaïenne me rappelait quelque chose... J'ai cherché, et voilà : "Vache est la voisine", texte d'Olivier Salon p. 500 de l'anthologie de l'Oulipo : "L'autre soir j'étais au compère, assis près d'une voisine, vous savez, une de ces voisines qu'il faut supporter contre temps effarés (...)". Un texte malin, coquin et hyperdrôle, mais je le dis sans flatterie : c'est plus affûté dans les 10fractions, les glissements de mots sont plus complets, complexes, et les fou-rires garantis à chaque ligne. Encore bravo !
    La Taulière

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  6. Comme dirait Bruno Coppens, le badinage artistique est un sport de glisse !

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  7. Vrabo dit un espagnol qui ne distingue pas le B du V! (je crains cependant pour mes poulets rouges)

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