J’ai attrapé la poésie.
Je crois que j’ai serré la main
à une phrase qui s’éloignait déjà
ou à une inconnue qui avait une étoile dans la poche.
J’ai dû embrasser les lèvres d’un hasard
qui ne s’était jamais retourné vers moi.
J’ai attrapé la poésie, cet espoir virulent.
Voilà un moment que ce clair symptôme de jeter
les instants devant soi était devenu une chanson.
Ne plus être confiné dans un langage étudié,
s’emparer du mot libre, exister, résister
et prendre garde à ceux qui parlent d’un pays mort
alors que ce pays aujourd’hui nous regarde.
À présent, on m’interroge, c’était écrit :
« Votre langue maternelle ? » Le souffle.
« Votre permis de séjour ? » La parole.
« Vous avez chopé ça où ? » Derrière votre miroir.
« C’est quoi alors votre dessein, étranger ? »
Que les mots soient au monde,
même quand le monde se tait.
J’ai attrapé la poésie.
Avec, sous les doigts, une légère fièvre,
je crève d’envie de vous la refiler,
comme ça, du bout des lèvres.
Carl Norac (né en1960 à Mons, Belgique)
– Deuxième poème de Carl Norac en tant que Poète National.
https://www.midisdelapoesie.be/73e-saison/
Saisir au vol la poésie, même quand le monde se tait, mais oui, merci, un choix très judicieux. (merci aussi Paula).
RépondreSupprimerEspérons pouvoir nous envoler au-de là de nos portes, dans quelques mois ?
Allez, pars, partons du bon côté, un beso.
Allons-y ! Merci Colo.
SupprimerUne des rares choses que l'on attrape avec le sourire.
RépondreSupprimerJe me demande si je ne vous envoie pas un mail de ce "pays mort", heureusement la poésie permet de survivre, même si elle est si peu lue - par moi, d'ailleurs - et je me demande s'il est si facile que ça de la refiler, cette fièvre-là zic ziytrd ;)
Alors, sourions !
SupprimerPays-Mort.com, connais pas ;-)
Bas les masques et embrassons nous.!
RépondreSupprimerTu es un K contagieux. (ainsi que Colo et ses fièvres de Malte)
Et j'en redemande pour 2021.de la poésie justement... Fiat lux !
Belle inspiration pour que nous respirions !
SupprimerJ'essaierai de ne pas me décontaminer ;-)
Et merci pour tes belles perspectives enthousiastes !
RECTIF:f. :Colo et ses fièvres des Baleares et souvent latino-américaines.
RépondreSupprimerHa, ah, oui Paula. . Mais la question est là, comment communiquer la goût pour la poésie ? C'est avant tout une musique à lire à voix haute ...
Supprimer(K, tu permets un écart poétique ?) .
Souvent on me dit trouver la poésie sombre, on y cherche réconfort sans doute. Les mêmes personnes lisent des romans poignants, drames de tous genres. Pourquoi la poésie devrait-elle différente ?
J'ai une prédilection pour la poésie sud-américaine, c'est vrai, elle qui, en parlant des mêmes sujets, y met de la couleur, de la danse, des sensations charnelles...
Perdón señor K et feliz año à tous.
Oui, Paula, Baléares c'est la bonne réponse !
SupprimerColo, mais je t'en prie, je suis toujours heureux de voir des échanges se dessiner ici-même, directement entre lecteurs/commentateurs.
Je ne suis pas bien sûr de cette musique à voix haute, ..."avant tout"... je dirais plutôt une possibilité que le texte peut d'ailleurs appeler, faire surgir chez le lecteur.
Je partage et apprécie ta caractérisation de la poésie sud-américaine, qui ne laisse pas à la porte la sensualité, les émotions vives, et même l'humour !
Tu as raison, je me suis emportée en écrivant "avant-tout" mais pour moi le rythme, les sonorités (en plus du sens) sont vraiment très importants quand je traduis et lis des poèmes.
SupprimerEt ben... ça valait la peine de venir. :-)) Allez j'attrape la poésie, les mots, la liberté et tout le reste. Vivons, bon sang, et bas les masques. 2021 sera et nous serons avec elle. Bises alpines Mister K.
RépondreSupprimerJe constate avec joie cette belle réaction pleine d'énergie, pleine de vie !
SupprimerMerci Damalpine et bises atlantiques.
Ravie de relire ce beau poème de Carl Norac, merci K !
RépondreSupprimerTrès content d'avoir offert cette opportunité ! Merci Tania.
SupprimerQuelle belle idée de répandre le virus de la poésie : une fièvre qu'on a plaisir à partager. Merci Monsieur K pour cet inédit. Que 2021 soit favorable aux poètes !
RépondreSupprimerMerci Ginou, belles perspectives !
SupprimerAlors bonne année qui s'ouvre et porte-toi bien !