C'était il y a quelque trois ou quatre ans, un enchaînement nous a conduit, un camarade de longue date et moi, à ce que vous allez trouver ici aujourd'hui.
J'en mets en ligne des extraits seulement.
Au départ, dans ma boîte aux lettres, la réception de cette carte postale :
J'en transmets une copie à mon pote.
Immanquablement, chez lui et chez moi, le lien s'opère bien sûr avec la célèbre série des "Martine" version parodique qui semble devenue sur la toile une sorte d'incontournable souvent trash et incorrect.
Par exemple :
C'est à ce point que les rouages respectifs de nos cerveaux s'enclenchent et que, au texte et au dessin, une idée germe, qui reprend l'inspiration de notre immense poète national spécialiste des lacs de montagne.
Ainsi apparaît un possible personnage -dont le prénom qui n'est pas Alphonse est vite trouvé - dont l'activité est essentiellement ménagère, qui lorgne et peut rappeler Raymonde du côté des Bidochon, et qui ressemble à ça :
(c) tous droits réservés
Un abécédaire suivra objet par objet. Textes et dessins continueront à se croiser.
La dernière touche que j'y ai mise à l'époque vous permet de retrouver les objets utilisés.
ôde
à La Martine
Toujours à
fond les machines
Au four et au
moulin farine
Ça turbine
Elle, c’est
les brèves de bassine
Elle patine
pas dans la margarine
Elle en fait
pas des tartines
Dégagez les
rustines
Virez
l’aspirine
Tirant de ses
pieds toutes les épines
C’est pas le
poète qu’elle assassine
C’est la
poussière qu’elle extermine
La Martine
Écoutant le poète inspirateur
Elle
empoigne l’aspirateur
Sans
gants ni peignoir
Elle
veut vider la baignoire
Si
dit qu’INRI c’est pas triste
Car
Henri rit d’INRI le Christ
Elle
vérifie que coreligionnaire
C’est
toujours dans le dictionnaire
Au
plafond tes conseils de chapelle,
(pense-t-elle) Fais-nous la courte, échelle
Parfois
le compotier fait du bruit
Tel
Salomon se fendre la poire porte ses fruits
En
cherchant quelque ésotérique guérison
Le
plus spirituel, de loin, c’est le guéridon
Elle
fait un nœud à son mouchoir
Pour
se souvenir -olé- des exploits du hachoir
Et
prend note justement
De
LA dépendance des instruments
Elle
convient que ce n’est pas la faconde
-Y
a pas photo- qui caractérise la Joconde
Facteur
champêtre ou garde gendarme, besoin de répit ?
Elle
finit par se mélanger sérieusement les képis
Elle
n’ira pas gloser sur le Bateau ivre
En
ce cas-là toutes les choses ont une fin, dit le livre
L’heure
d’été elle est pas contre
Mais
pas question de jouer la montre
Elle
oublie parfois de relever le Martin
Vitrifié
à sa brouette en nain de jardin
Tournevis
et forme de vis pas assortis ? elle l’emboutit
Qu’importe
si on frise le vis de forme question outils
Elle
préserve d’un œil protecteur
Les
siens d’un mauvais coup du projecteur
Elle
n’a pas exactement toutes les billes
Sur
l’étrange sexualité des quilles
Est-il
vraiment réparateur son sommeil
Quand
elle fracasse le réveil ?
Elle
tombe sans délai sur le râble
De
ceux qui piétinent les règles du scrabble
Elle
ausculte la presse devant la fenêtre
Pour
servir d’arbitre aux thermomètres
Et
ne s’inquiète pas de se faire traiter de fossile
Par
la folle danse des ustensiles
Avec
son chien au nom d’occase
Ça
passe ou ça casse, et valse le vase
Elle
calcule sur les conseils éclairés de son cabinet
E
= WC2 et va voir si c’est resté allumé aux vécés
Pas
demain la veille qu’elle reçoive au téléphone
Un
coup de Phil pour son xylophone
Elle
ne se retire pas en concile sous sa yourte
Pour
déjouer les attentats terroristes au yaourt
Non,
elle époussette les haricots et les nigauds célèbres
Qui
font les malins, les drôles de zèbres.