35 VARIATIONS SUR UN THEME DE Jack LONDON
00
Texte-souche
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
01
Réorganisation alphabétique
AAAAAAA
B CCCCC DDD EEEEEEEEEEEEEEEE FF GG H III LLLLL MMMMMM NNNNN OOOOO P Q RR SSSSS
TTTTT UUU V
02
Anagramme
Epoques
malades, nacelle tombant, si choc démentiel recommencé, vagues, fumées et
déflagration.
03
Anagramme (autre)
Enquête
et mots sur l’amant caché, comme le camouflage de contrebasse défend mal le
voisin : piégé !
04
Lipogramme en A
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De tout
côté du fleuve gelé, l’immense forêt de mélèzes crût, sombre et comme hostile.
05
Lipogramme en I
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De
chaque côté du fleuve glacé, la vaste forêt d’arbres s’allongea, sombre et
comme menaçante.
06
Lipogramme en E
Partout,
bord à bord du cours fluvial glacial, un grand bois à moult sapins
s’accroissait, obscur ainsi qu’alarmant.
06 bis
Lipogramme en O
De
chaque rive du fleuve glacé, l’immense étendue de sapins s’étirait, ténébreuse
et ainsi menaçante.
06 ter
Lipogramme en U
De rive
à rive de ce flot glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et comme
menaçante.
07
Translation
De
chaque côtoiement du flirt glaiseux, l’immobile forge de sarangis* s’amendait,
somptueuse et comme méningitique.
*Vièle
indo népalaise, désolé !
09
Bourdon
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongea, sombre et
comme menaçante.
09
Bourdon (autre)
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, ombre et
comme menaçante.
10
Double bourdon
De
chaque côté du fleuve lacé, l’immense forêt de sapins s’allongea, sombre et
comme menaçante.
10 bis
Triple bourdon
De
chaque côté du fleuve lacé, l’immense forêt de sapins s’allongea, sobre et
comme menaçante.
11
Épenthèse
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongerait, sombre et
comme menaçante.
11 bis
Épenthèse (double)
De
chaque comté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongerait, sombre
et comme menaçante.
12
Négation
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins ne s’allongeait pas,
sombre et comme menaçante.
13
Insistance
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
Quels
que soient les bords, les berges, les rives, tout le long du fleuve tour à tour
filet froid, ru gelé, cours d'eau de marbre, flot hautain, rivière polaire,
ruisseau sibérien, torrent hivernal, l’immense forêt colossale, démesurée et
grandissante plantée d’une multitude de sapins, oui -oui- les conifères c’est
bien ça, s’allongeait, se répandait, envahissante, masse noire et sombre,
hostile, obscurément menaçante et sinistre.
14
Ablation
De
chaque côté du fleuve, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et comme
menaçante.
15
Ablation (autre)
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt s’allongeait, sombre et comme
menaçante.
16
Double ablation
De
chaque côté du fleuve, l’immense forêt s’allongeait, sombre et comme menaçante.
16 bis
Triple ablation
De
chaque côté du fleuve, l’immense forêt s’allongeait, comme menaçante.
17
Contresens
Il
s’étira dans sa barque ce qui lui ficha une trouille rétrospective car cela
manqua le faire chavirer par nuit noire, et cette baignade forcée lui aurait
glacé le sang, et peut-être plus.
18
Autre point de vue
Il n’y
avait rien au milieu du fleuve, affirmèrent les poissons.
19
Variations minimales
De
chaque côté du fleuve placé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de lapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense goret de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, nombre et
comme menaçante.
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
gomme menaçante.
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de tapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
somme menaçante.
20
Antonymie
D’aucun
milieu du filet ardent, la minuscule clairière de berceaux ne se rétrécissait,
éblouissante et par contre rassurante.
21
Amplification
De la
source à l’embouchure du fleuve se haussant du col pour paraître glacier,
l’amazonienne forêt d’arbres monoïques à écorce quelquefois ponctuée de
vésicules résinifères, à branches verticillées et étagées se
développait, foisonnant comme une jungle tropicale, traquant la lumière pour
l’étouffer en une noirceur opaque, angoissante et porteuse de frissons au point
qu’un film à suspense de Hitchcock avec scène de douche aurait fait rire un
enfant.
22.
Diminution.
Près de
l’eau, une frêle branchette noire tracassait.
23
Permutation
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
Sombre
et comme menaçante, de chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins
s’allongeait.
24
Contamination croisée
-De
chaque côté du fleuve glacé, un homme suivait seul la grande route de
Marchiennes à Montsou, dix kilomètres de pavé coupant tout droit, à travers les
champs de betteraves.
-Dans
la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur
d’encre, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et comme menaçante.
25
Isomorphisme
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De part
et d’autre de la rue, les quatre Beatles traversaient, l’un pieds nus et comme
… together !
26
Synonymie
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De tout
bord du flot givré le très vaste bois de conifères s’étendait, noir et quasi
alarmant.
27 Fine
déduction
Même
les forêts en bord de fleuve ont commencé petites.
28
Contamination (autre)
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sans avoir
pris un poisson.
29
Isoconsonnantisme
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
Dix
chats, coquets, tôt défilent, voient glisser la mousse, fort déçus, passent
légers, s’ébrouent : « quoi mon menu sauta ?! »
30
Isovocalisme
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
De là
t’aurais cru que la trémie dans l’hôtel bas d’un plafond défoncé sonne le creux
avant ?
31
Isophonisme
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins s’allongeait, sombre et
comme menaçante.
Deux
chats, queue côté duffle, beugla Sélim en ce faux rai de sa pince … « Allons
j’ai sombré comme mena sente ».
32
Boule de neige clinamenoïde (strict)
D
Ec
Haq
ue cô
té
du f
leuve gl
acé,
l’imme
nse
forêt de
sapins s’allo
ngeait,
sombre
et comme menaça
nte.
Jack London
32
bis Boule de neige clinamenoïde
De
peu
mais
oui,
de
chaque
bas
côté
du
fleuve
noir
glacé,
là,
l’immense
forêt
drue de
grands
sapins
s’allongeait,
si
sombre
ô comme le
diable
menaçante.
33
Hétérosyntaxisme
L’allongement
de l’immense forêt de sapins assombrissait telle une menace chaque côté du
fleuve glacé.
34
Alexandrin(s)
De
chaque côté -les deux- du fleuve glacé,
L’immense
forêt de sapins qui s’étirait,
S’allongeait
était sombre et comme menaçante.
35 Interrogation
De
chaque côté du fleuve glacé, l’immense forêt de sapins se serait allongée,
sombre et comme menaçante ?
Un vol du bourdon qui fait sourire, une insistance qui donne presque le bourdon ; l'ablation, elle, me fait oublier ce qui manque, le contresens me fait peur, les variations minimales ont créé une musique dans mon cerveau et la fine déduction m'a fait pleurer, ou presque... quant à la boule de neige, elle m'a laissé au sol ;)
RépondreSupprimerEt bien voilà un beau tour d'horizon, une petite promenade en forêt et rien de glaçant !
SupprimerLa 02 pour Turner, la 19 pour rire en rythme, la 29 pour les chats coquets - bravo M. Oulipo.
RépondreSupprimerMerci chère Tania, Turner je n'y aurais pas et je n'y ai pas pensé !
SupprimerMoi c'est le 32 (strict) qui m'enchante, ces flocons de neige qui volent en éclat, parfait, parfait!
RépondreSupprimerBon mois de juin cher K.
Merci Colo.
SupprimerDe la neige ne juin, il est vrai que la période est un peu particulière !
Chapeau bas pour la maîtrise, la virtuosité, qui n'exclut pas la touche d'humour, vraiment, chapeau bas!
RépondreSupprimerMerci Baladine pour cette "synthèse" § En effet tout le plaisir que je trouve à pratiquer ces variations tient en très grande partie à ces éléments-là. Il y a forcément de la technique, de la virtuosité que j'essaie d'humaniser un peu avec quelques touches décalées si ce n'est humoristiques ! Sans oublier le côté joueur dont je ne peux me passer.
SupprimerA bientôt !