Tic Toc ... et tac !


Bon dieu de bon dieu, qu'est-ce que j'ai envie de me fracasser une expression à la mode.

Tiens justement en voilà une qui me gonfle ! 
 

Ah ça m’arrive régulièrement.

Et si vous me connaissiez en vrai, chez moi Madame K et nos filles K peuvent en témoigner !
C’est à l’exacte mesure de toute l’estime que je porte à la mode, la pub, la propagande, ouste !
Je m’insurge, je n’abdique pas  !

Alors aujourd’hui, j’ai trouvé ça ! 
Sur une expression qui m'a rempli les oreilles et les yeux, avec tous ces morts célèbres irremplaçables - paix à leur âme-  et ce que dit la psychanalyste est d’une justesse phénoménale, en ces temps de facilité et de confusion. *
Non ?

« Une belle personne est tout simplement bienveillante, respectueuse et consciente du bonheur d’être en vie. Elle aime la vie et ressent de la gratitude pour la nature, la beauté et pour les êtres humains qui participent à ce miracle quotidien », détaille le site de la communauté des Belles Personnes. Une belle âme donc, profonde, sensible et altruiste.
Générosité ou superficialité?

Le compliment, en toute logique, exige une connaissance approfondie de l’autre, de son intériorité, de ses actes et de ses choix. En théorie.
Mais, à l’usage, il en va différemment. « L’expression, par un effet de mode, donc de large diffusion, se dit quasiment comme une formule de politesse, une ponctuation dans les échanges, ce qui lui enlève une bonne part de son sens et de sa puissance », remarque la psychanalyste Isabel Korolitski. 
Paradoxalement, ces mots destinés à souligner les qualités intérieures du sujet finissent par être aussi superficiels qu’une louange sur l’apparence. « Ce compliment devient un label que l’on appose sur l’autre un peu vite, de manière générale, sans décrire ses qualités – ce qui est le propre d’un vrai compliment. Il généralise, globalise et fige ainsi la relation, la ferme au lieu de l’ouvrir. » Pour la psychanalyste, c’est un cadeau empoisonné : « Celui qui le reçoit de manière directe est mis sur un piédestal dont il n’a pas intérêt à choir; et celui qui en hérite à son insu ne fera pas l’objet de curiosité sur ce qu’il est “en détail” : il est étiqueté “belle personne”, son dossier est classé. »

L’idée que j’en tire est qu’à force de vouloir paraître profond, on est décidément bien creux !

8 commentaires:

  1. Bien d'accord sur le creux du profond.
    Curieusement, si on dit une laide personne, on ne pense ni à mauvaise ni méchante:-))
    C'est le mot "belle" qui est bradé, comme dans cette expression à la mode et tout aussi idiote, surtout s'il pleut: "je te souhaite une belle journée".

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  2. Une attaque sévère d'Ormessonnophobie, Mr K ? ;-))

    Oui, boutons hors belles personnes et belles journées ! Ces trucs-là me gonflent autant que la pensée positive, la bienveillance obligatoire, le slow mis à toutes les sauces (slow-food etc.), moi qui suis d'une génération où le slow n'avait qu'une fonction...

    Enfin, on peut toujours "écouter son corps", bien que ce soit "compliqué".

    La Taulière par une belle soirée de juin

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    1. Quand je pense à tous ces hommages moutonniers sur d'O et si peu me semble-t-il sur Serres...

      Par ailleurs, merci de compléter ce lexique de la mélasse !
      On se rejoint 5 sur 5.

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  3. Zut, je ne connais pas de "belles personnes" ( entendu diablement), dois-je m'inquiéter ? ;)

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    1. Vous êtes donc à l'abri chère Ghislaine ;-)

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  4. Puis-je ajouter que Label et Personne ne vont pas ensemble ? Bonsoir, K.

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    1. Un complément bienvenu, surtout qu'avec "Label", c'est rouge qui va !

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