Berne
Ducret
Rainey
= Big Satan
Revoir
ce groupe sur scène, c’est déjà une promesse. Je réfléchis : quand les
ai-je vu en concert, une unique fois ? Quinze années à rebours ? Un peu
plus ? Un peu moins. Malgré mes efforts, je n’arriverai pas à
reconstituer le souvenir. Ce dont je me souviens en revanche, c’est que
j’ai eu le bonheur de présenter le quartette de Tim Berne, à l’époque où
CBS et Columbia le publiaient, un jour de 1987 où je remplaçais au
studio 105 de Radio France, dans le rôle de Monsieur Loyal, André
Francis parti du côté d’Albi pour enregistrer Carla Bley. Le
saxophoniste m’avait alors impressionné, et ce sentiment demeure. Trêve
de nostalgie, c’est de Big Satan qu’il s’agit, et de ce concert de Sons
d’hiver. Le programme s’ouvre avec une composition de Julius Hemphill :
les tambours seuls, aux mailloches, un feu nourri et une tension où vont
s’installer bientôt la guitare et le saxophone, dans des unissons
extrêmes qui vont diverger en méandres subtils. Et l’on va glisser d’un
univers presque violent à un développement concertant, apaisé, dans une
composition de Marc Ducret enchaînée à l’improvisation qui suivait
l’ouverture. L’essentiel du répertoire sera d’ailleurs constitué de
thèmes du guitariste. Il semble être le pourvoyeur privilégié de ces
aires de jeu où le collectif est présent, même quand l’un des musiciens
improvise seul, écouté-soutenu-porté par ses partenaires. Ce sera le cas
de Tim Berne, dans une envolée qui l’entraîne si loin de ses bases
qu’il semble étonné, quand il conclut, d’être allé jusque là. Un solo
incendiaire de Marc Ducret provoquera le même dépaysement. Quand à Tom
Rainey, s’il excelle aussi dans l’essor solitaire, il paraît être
l’épine dorsale, avec ce drumming tout en tensions qui distribue
le jeu dans le collectif. Et c’est ainsi que, d’effervescence
paroxystique en raccords mélodiques maîtrisés le groupe nous conduit au
terme du concert, ravis, un peu sonnés, totalement comblés.
(c) Chronique de Xavier Prevost - jazz Magazine
les 3 m'ont scotché !
RépondreSupprimerMerci Caphys, vraiment content que tu apprécies !
SupprimerJe connais très très bien les 3 ensemble et aussi sur leurs propres projets ou autres collaborations. Exigence, ils ne lâchent jamais.
Ducret de retour début mai ici-même en quartet ... Suspense !
;-)