Le nez dans mes archives, je propose une nouvelle redif que je publie -contrairement à la première - en ayant procédé à quelques petites modifications. Prêts pour un billet sur les phénomènes saisonniers ?
* * *
Le sens
démocratique profond qui anime chacun, guide évidemment ses pas, éclaire
indéfectiblement ses actions, vous savez ce que c’est…
Il se
trouve qu’en certaines circonstances il s’avère moins profond, plus relatif,
pour ne pas dire franchement tempéré, comme emporté par la foule qui nous
traîne nous entraîne… mais je m’égare.
Sans
pour autant tomber dans la culture de l’excuse, c’est souvent du fait de
certains êtres vivants qui – il faut bien le dire – ont le malheur de partager
la planète avec nous.
Le
problème est le comment, car ils pourraient se contenter de la partager -de
loin pour commencer - au lieu de nous emmerder et quand je dis emmerder
rarement une expression aura été aussi juste pour parler de ces putains de
mouches.
Car
c’est bien d’elles que ce billet va
traiter, de ce syndrome malfaisant de l’été, de cet indice concordant qui
vrombit, de cet Organisme Volant Nettement Insupportable, de cette plaie des
braves… et même si on ne va pas en faire un éléphant, on ne va rien enculer non
plus.
La
mouche n’est pas que le petit point noir au centre d’une cible même s’il lui
arrive de se poser exactement là. C’est un insecte diptère qui ne mérite pas
son nom à moins de lui coller diptère de baffes avec, arme absolue, la célèbre
tapette à mouches Zimboum © qui m’a rendu mondialement célèbre dans la salle à
manger et quelquefois dans la cuisine.
Interlude :
Reprenons.
Certains
esprits présumés forts nous parlent de la mouche domestique.
Si je
tenais le connard qui l’a apprivoisée et l’a rendue si proche de nous.
Car non,
d’abord nous ne formons pas qu’un seul corps mais je m’égare…
Entendons-nous
bien, quand je dis proche, je veux
dire collante.
Parfois
surnommée merde volante, la mouche est plutôt dégueu (et même au sens propre).
Elle
peut être verte, catégorie « à viande », ceci pour vous rappeler avec
émotion de bons souvenirs, alimentaires par un exemple assez juteux qui
pourrait bien si je n’y prends garde vous mettre les larmes aux yeux.
Les mouches
sont d’une certaine manière des charognardes, elles vivent dans les substances
en décomposition et là, éclair, illumination, on comprend le mal qu’elles ont à
quitter le Parti Socialiste, entre autres.
Mais
trêve de putréfaction et revenons à nos moutons, si je puis me permettre. La
mouche est aisément repérable, ce qui contredit l’appellation de
« discrète » donnée à certaines d’entre elles.
Particulièrement
attirée par les lumières, la mouche laisse en paix n’importe quel ministre et
n’importe quel animateur télé. Complétez tout seuls !
Souvent,
c’est-à-dire toujours, la mouche se signale par une propension volubile à nous
les briser en nous voletant dans les oreilles, dans la figure ou n’importe où
qui fait chier. Un
agacement sournois s’installe, les questions existentielles débarquent (Mais
que fais-je là ? Et pourquoi moi ?), conjonction qui sape notre
bienveillance et nous fait prendre les mouches avec un esprit vinaigre.
Car ce
n’est pas tout : la mouche est malfaisante de père en fils.
Un peu
comme une calamité.
Vous
voyez la malédiction des templiers, les rois maudits ?
Ce n’est rien à
côté.
Cela se
vérifie -en plus de son patrouillage aérien- par une tendance forte à se poser
aux endroits pénibles alors qu’on ne lui a rien fait. Comme on
peste, au début un peu et que cela ne lui plaît pas, la mouche tique.
Ah ça,
non mais…(à dire en imitant le cri du sang qui ne fait qu'un tour)
Il n’en
faut pas plus déclencher les hostilités parrainées par Bégon (les prénoms ont
été changés) ou Zimboum ©.
La
mouche – qui n’est pas exactement fiable,
rappelons-le- va se mettre à atterrir dans les recoins où elle va nous narguer
car foncièrement c’est une saloperie.
Le
nargage atteint le comble de l’insupportable lorsque, l’ayant finalement repérée, on va
manquer lamentablement la cible (= la mouche) par petit a excès de confiance
petit b manque de discrétion petit c maladresse congénitale (envoi d’une liste de stages de mise à niveau
contre deux timbres).
Je vous
fais grâce de l’erreur de manip du bégon vert où l’on s’asperge
« généreusement » la tronche à la suite d’une légère perte de
patience, voire impatience, voire impulsivité, voire hyperréactivité, voire
colère noire incontrôlable, voire putain je vais m'la faire, qui s’est traduite par un oubli de vérifier
certains détails avant attaque.
Le
désormais célèbre « Merde j’ai oublié d’enlever le capuchon ! »
viendrait de là et c’est aussi ce qui explique qu'on ne compte plus chez les
personnes excédées le nombre de vitres fendues ou cassées à cause de ces
chiures de mouches.
Sans
parler des lampes, lampadaires, radios et télés éteintes à coup de bégon.
Mais ce
n’est rien.
Car le
comble de l’ignominie est atteint (oui, c’est possible et j’espère que vous
êtes assis), allié à une très grande malchance inconnue des statistiques, lorsque
la malfaisante dans sa pleine perversité se pose sur le manche de la tapette Zimboum
©.
Les
études ont classé cette situation dans la catégorie « vide
juridique » …
Il n’y a
plus qu’à abandonner, on vient de rater la mouche, le coche et sa vie.
Les
années venant, comme le nombre de mouches ne semble guère varier (je me demande
bien d’où elles viennent), je sombre parfois (pourquoi le cacher) dans la
non-violence, en adepte d’une méthode molle qui resterait encore à
breveter : j’ouvre la fenêtre et ces connes peuvent s’y engouffrer.
Voilà de
quoi comprendre aisément la nostalgie qui m’étreint pourtant lorsque je pense
parfois à certaines séances de chasse intensive où armé de mon Zimboum © favori
j’ai suivi au pied de la lettre zélé et consciencieux l’expression faire mouche
en détruisant des escadrons de mouches dans un farouche combat et un style
pimpant qui n’a pas toujours rassuré mon entourage quant à mon état mental déjà
préoccupant. Et je crispe mes poings, maudissant la foule qui vole, mais je
m’égare.
Risqué me
direz-vous ? Peut-être vous répondrai-je mais je vous conseille vivement cette
pratique saine, cathartique et bon marché. Pour une
modeste somme – le prix modique de la tapette zimboum (c) - vous pourrez vous
retrouver en accord avec vous-même en vivant et en assumant une expérience
reconstituante. On dit
souvent de tel ou tel « il ne ferait pas de mal à une mouche », c’est
vrai, mais à plusieurs, c’est plus un problème !
En tout
cas ça marche, j’ai des témoins : les diptères tombent comme des
mouches.
|
Tout en rigolant, je peux t'assurer que leur nombre ne varie pas ici non plus!
RépondreSupprimerEt apparemment elle sévissait en Irlande aussi du temps de Samuel Beckett.
La mouche
entre la scène et moi
la vitre
vide sauf elle
ventre à terre
sanglée dans ses boyaux noirs
antennes affolées ailes liées
pattes crochues bouche suçant à vide
sabrant l'azur s'écrasant contre l'invisible
sous mon pouce impuissant elle fait chavirer
la mer et le ciel serein.
Bonne chasse, vaillant écrivain.
La mouche irlandaise , il fallait que ce soit dit.
SupprimerCheers.
Tu as fait mouche! Et que dire de ces mouches que les belles se collaient sur la joue et caressaient de l'éventail? Un coup de begon ou de tapette pour les en faire tomber?
RépondreSupprimerOuvrons l’œil et ne commettons point d'impair !
SupprimerEmpathie totale et curieuse convergence dans le résultat des recherches : je confirme l'efficacité du "rien faire sinon ouvrir la fenêtre". Et une observation faite un soir de très grande lassitude (une seule, mais grosse, qui parcourait tout l'appart' comme un hélico en Sarkozie) : quand la nuit tombe et qu'on éteint toutes les lumières, elle se planque quelque part au plafond et n'en bouge plus jusqu'au lever du jour. C'est toujours ça.
RépondreSupprimerC'est pas tout ça mais je dois me préparer, QUI A PRIS MA BOITE DE MOUCHES sur ma table à maquillage ?
maquillage, oui, comme s'il n'y avait pas déjà assez de mouches comme ça !!!
SupprimerBzzzzzz ... je suggère, avant la dépression totale, le classique papier tue-mouches, et le rideau à rubans multicolores, comme au Café du Centre :-)
RépondreSupprimerConcentrons-nous sur l'observation des papillons !
SupprimerUne mouche qui inspire mais qu'on souhaite faire expirer au plus vite ;)
RépondreSupprimerLe bouche à oreille sur le mouche à mouche est létal !
Supprimer